Troisconstats et un problème de santé publique

      1/ Le/les parents en conflit dépensent beaucoup d’énergie et beaucoup d’argent pour régler des contentieux conjugaux antérieurs et ne sont plus disponibles pour le bonheur de leurs enfants.

    2/ L’enfant face aux problèmes du couple de ses parents séparés est en souffrance.

     3/ Le conflit persistant entraîne de nombreuses conséquences à court, moyen et long terme pour l’enfant.

     Face à ce conflit violent et chronique qui oppose ses deux figures d’attachement, l’enfant va progressivement quitter son rôle d’enfant pour être amené à « jouer » un ou des rôles qui ne sont pas les siens : avocat de l’un des deux parents, médiateur, confident, infirmier, messager, espion, délateur…

    L’enfant est contraint d’entretenir des préoccupations qui ne sont pas les siennes et surtout pas de son âge, comme le fait de ne pas causer d’ennuis à ses parents ou encore de se sentir le devoir de soutenir l’un des deux. Devant faire face au désarroi voir à l’incompétence parentale nous avons pu observer une hyper-vigilance de l’enfant qui entraîne à son tour de l’hyper activité, des difficultés de concentration et d’apprentissage…parce que l’enfant est préoccupé et envahi par des problèmes qui ne sont pas les siens.

   Chez l’adolescent issu du conflit chronique parental, nous avons pu observer un manque de repères moraux et éducatifs jusqu’au refus de l’autorité. A force d’avoir eu des parents qui sabotent constamment l’autorité de l’autre et donc se discréditent eux-mêmes, les adolescents rejettent toute forme d’autorité, celle-ci ayant requis une valeur relative et non plus absolue.

    Après avoir fait l’objet de nombreuses disputes, après s’être senti critiqué pour ses ressemblances avec l’autre parent…ou avec le sentiment de compter finalement très peu, l’estime du jeune adulte est aussi affectée durablement.  Ces jeunes adultes forment la majorité des patients des cabinets de psy parce que marqués par l’expérience du conflit.

    Les ressources psychologiques nécessaires à la fonction de la parentalité sont d’autant plus affectées et s’épuisent au regard des sommes d’argent consacrées, devant les Tribunaux, aux règlements de comptes récurrents des déboires conjugaux antérieurs.

   Nous avons repéré 5 profils d’enfant vivant le conflit parental chronique.

Extraits du Colloque  de l’Acalpa : 5 profils d’enfant vivant le conflit parental chronique : 

           Profil 1 : l’enfant devant choisir un camp

Il concerne les enfants contraints de choisir l’un des deux parents, soit le père, soit la mère ou en alternance selon les évènements de la vie. Nous observons chez ces enfants un « collage massif » au parent choisi sans aucune possibilité de différenciation ni de pensées propres. Ils sont « aspirés » dans l’incapacité de leur parent à supporter la triangulation et donc l’existence de l’autre parent. Adultes, ils supportent difficilement l’autre différent et différenciant, ils deviennent rejetant ou tout au contraire aspirent à une totale fusion avec le partenaire et n’arrive pas à en sortir. Ce sont des personnes qui cultivent l’égocentrisme.

 
            Profil 2 : le gagnant-perdant, l’enfant instrumentalisé

L’enfant est utilisé comme « arme de guerre » dans la lutte contre l’autre parent.

Les conséquences pour lui seront déstructurantes. La principale est la négation d’eux-mêmes par les parents, de leurs affects, souhaits, projets… ensuite vient la détresse qui se transforme en colère refoulée avec des dégâts sur l’estime de soi.  
  

         Profil 3 : l’enfant hyper-agité. 

Cet état permet deux fonctions essentielles et fait appel à la capacité de résilience de l’enfant pour lui-même. 

C’est l’aspect chronique de cet état qui devient problématique. Cet état lui permet de lutter intérieurement contre des affects dépressifs (car le climat familial est oppressant, fait pression sur lui) et permet d’attirer l’attention des deux parents sur son propre vécu. Ces enfants ont une tolérance à la frustration  quasiment égale à zéro.

          Profil 4 : l’enfant séducteur

Dans le conflit, ces enfants sont des partenaires émotionnels et confidents du parent.
Ces enfants sont dans une dynamique relationnelle basée sur la séduction vis-à-vis des adultes.
La barrière intergénérationnelle n’étant pas bien établie par les deux parents, il se crée un climat incestuel parce que les adultes ne marquent pas la barrière générationnelle.

         Profil 5 : l’enfant sur-adapté

Ce sont les enfants qui donnent l’apparence de ne pas être affectés par le conflit. Ils mettent sous cloche tous leurs affects. Ce sont des enfants solitaires, très solitaires. C’est là que nous trouvons le plus fort taux de conduites à risque.

>>>